CLASSEMENT SAINT-EMILION
Accédez gratuitement aux commentaires de dégustation du GUIDE DUSSERT-GERBER 2023 en cliquant sur le nom
PREMIERS GRANDS VINS LES MEILLEURS RAPPORTS QUALITÉ-PRIX-TYPICITÉ DE L'ANNÉE
Saint-Émilion : Classement et terroir
La région saint-émilionnaise pourrait avoir une classification des sols aussi précise que l’Alsace et la Bourgogne. En fait, si l’on s’attachait à restituer la véritable qualité intrinsèque des sols, il faudrait que l’on intègre ceux de Montagne/Saint-Georges ou Puisseguin/Lussac provenant notamment de sols calcaires ou argilo-limoneux sur calcaire dur (plateaux, coteaux et pieds de côtes) à ceux de Saint-Émilion.
On le répète depuis bien longtemps : le Classement “officiel” de Saint-Émilion est une bonne blague. Il fallait attendre la décision d’Ausone (qui refuse dorénavant d’entrer dans ce jeu) pour que ce que nous avons toujours dit devienne l’évidence. Qui ne connaît pas les terroirs ne peut pas comprendre : Ausone, historique et vrai Premier GCC A, perché sur son monticule a été “rejoint” par d’autres vins (sont pas dans le Guide, ne les cherchez pas). Un vrai tour de magie. La pilule pour faire passer cela : le terroir n’aurait plus beaucoup d’importance mais l’argent et les relations publiques, et les bonnes grâces de certains, seraient devenus les critères ! D’une manière générale, les plus grands vins se retrouvent sur des sols de calcaire à astéries, qui vont du centre de la commune de Saint-Émilion, sur le plateau, puis d’une bande tout autour de sols calcaires sur molasses du fronsadais, et se poursuivent sur les zones similaires des satellites jusqu’à Fronsac. Pas mal d’autres crus se contentent de sols siliceux, de limons, de sables jusqu’à profiter de nappes d’eau permanentes...
Vous allez donc trouver des vins dans cette appellation dont les prix frisent l’insolence : 90 €, 150 € et beaucoup plus... quand d’autres, à plaisir et qualité semblables se situent entre 20 et 45 €. Pourtant, les sols ont une grande importance, et leur hétérogénéité est flagrante : le stress hydrique qui en découle est la signature des vins. On ne peut que vous inciter à lire la thèse de Cornelis Van Leeuwen et à admirer sa carte des vignobles de Saint-Émilion... Le reste, c’est du vent.
Les meilleurs millésimes à boire actuellement : 2019, 2017, 2014, 2012 (mais il a du potentiel), 2011, 2008, 2007, 2006, 2004, 2002 et 2001. Ceux qu’il faut encore attendre : 2020, 2019, 2018, 2016, 2015, 2010, 2009 (formidable). Les plus décevants, car trop “chauds”, atypiques : 2005 et 2003.
© Copyright Millésimes et Patrick Dussert-Gerber. Tous droits réservés. Reproduction interdite. |