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alambic
S'il semble que les premiers utilisateurs d'un alambic furent les Egyptiens, l'origine du mot tel que nous le connaissons provient plus certainement du grec ambix ou de l'arabe al-ambiq. La fabrication d'un alambic, qui dure de 3 à 4 mois, consiste à mettre en forme des disques et des feuilles de cuivre. A plusieurs stades de la fabrication, le cuivre est martelé pour resserrer ses molécules et le rendre plus résistant. Il est ensuite chauffé à différentes reprises, ce qui permet d'obtenir les courbes souhaitées. Une fois la forme donnée, il est séché à la sciure de bois. Certaines pièces sont ensuite peintes avec une pâte compacte obtenue à partir d'un mélange de poudre rouge et de blanc d'œuf battu en neige, puis martelées.
Les éléments qui composent l'alambic charentais par exemple (dont le verre, rappelez-vous la fameuse et simple cornue) ont pour but de pouvoir aider à distiller. C'est dans la chaudière que le vin est porté à ébullition par la chaleur du foyer. L'objectif est de séparer les vapeurs d'alcool, émises à travers le chapiteau, qui passent par le col de cygne qui empêche les substances médiocres de cheminer dans l'alambic. Pour conserver aux eaux-de-vie la personnalité des vins dont elles sont issues, le col de cygne charentais est de faible hauteur. Les vapeurs se condensent ensuite en liquide dans un serpentin qui mesure 110 mètres de longueur environ et qui circule dans un bain d'eau fraîche. Le cuivre fixe les acides gras du vin en les concentrant en graisse. Il arrête les produits soufrés qui nuisent à la qualité de l'eau-de-vie. C'est pourquoi les alambics sont nettoyés plusieurs fois par semaine.
Comme le Cognac, le Whisky, l'Armagnac et certaines liqueurs sont soumis à des méthodes d'élaboration comparables. Chaque pays ou type d'alcools possède en fait son propre alambic. Des alambics de formes distinctives produisent des alcools différents et correspondent à des besoins particuliers. C'est heureux, puisque cela fait l'originalité de chaque alcool. A noter que plus le col de l'alambic est long, plus le taux de rectification est important. Dans le Bas Armagnac, où l'on goûte des eaux-de-vie splendides, les distillateurs sont restés fidèles à l'alambic armagnaçais. Il est composé d'un chauffe-vin qui, en permanence, reçoit le vin, pour une distillation dite à coulée continue, sans rectification. On peut estimer sans se tromper que c'est cette méthode qui apporte son bouquet à l'Armagnac, notamment dans sa jeunesse, même si elle demande souvent un élevage en bois plus long. Le serpentin, qui contient les vapeurs d'eaux de vie, réchauffe le vin arrivant dans l'alambic, qui lui-même refroidit les vapeurs... L'autre méthode en Armagnac est celle de l'alambic à repasse, avec une double distillation comparable à celle du Cognac.
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