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anjou-saumur
En Anjou-Saumur, peu d'autres vins peuvent “copier” les meilleurs crus de la région, marqués par ces sols de tuffeau ou de roche calcaire en parfaite osmose avec les cépages Cabernet franc et Chenin, le premier s'épanouissant sûrement le mieux ici, dans cette région où il fait bon s'octroyer quelques étapes gourmandes et historiques. De Champigny à Beaulieu-sur-Layon, du Puy-Notre-Dame à Parnay, la région est riche en terroirs et en saveurs, avec des blancs secs très agréables, des rouges puissants et colorés, au nez de violette comme ceux de Saumur-Champigny.
Superbes liquoreux (Coteaux-du-Layon, Bonnezeaux…), qui atteignent les sommets depuis quelques années, et peuvent inquiéter d'autres vins liquoreux qui auraient tendance à s'endormir sur leurs lauriers. Les Crémants de Loire, du brut au demi sec, bénéficient d'un rapport qualité-prix-plaisir réel. Leur élaboration est soumise à des règles strictes. Le rendement de base est de 50 hl/ha soit 7 500 kg de vendanges. Les vendanges manuelles, le pressurage soigné, l'art des assemblages et une Seconde Fermentation de 1 an au moins (qui peut atteindre 18 mois) en bouteilles dans les caves de tuffeau leur confèrent une fine mousse et des arômes délicats qui varient selon les terroirs.
Dans les trois couleurs, en secs, moelleux ou en vins de mousse, les meilleurs sont dans mes Classements.
L'histoire des vins d'Anjou et de Saumur
Au XIe siècle, la culture de la vigne en Anjou est fort importante, contribuant à la richesse de ce pays. Jusqu'alors, seul le seigneur du vignoble pouvait vendre son vin, à un moment précis de l'année. Cet avantage ou “droit de banvin” fut supprimé en 1135 par le comte d'Anjou, Geoffroi le Bel, favorisant le commerce des vins. Des marchands pouvaient venir de l'extérieur pour acheter du vin, les Angevins, d'autre part, avaient la faculté de se livrer aux exportations de leurs vins en les expédiant par bateau le long de la Loire. Un peu plus loin, le vignoble de Saumur subissait le contrecoup de la concurrence angevine. Les Saumurois prièrent, alors, le comte d'Anjou d'alléger également leurs charges féodales. Celui-ci y consentit en 1138. Il leva son droit de banvin et transforma l'impôt prélevé sur les vignes par une taxe annuelle fixée au jour de la Saint-Martin. Les sacrifices étant souvent récompensés, les Saumurois eurent la satisfaction de voir leur vin servi en 1241 au dîner royal organisé pour Alphonse de Poitiers, frère du roi Saint Louis.
Les sols des vins d'Anjou et de Saumur
Quatre ensembles principaux composent le sous-sol des terroirs d'Anjou et de Saumur :
1/. Un socle schisteux d'âge briovérien pour la partie sud, sur la rive gauche du Layon.
2/. Un plateau schisteux de composition variable recouvert de sables et de graviers d'Anjou, les faluns et les limons, pour la partie nord, sur la rive droite du Layon. Plus précisément, si l'on part du Layon aux sols argileux, riches et humides pour monter sur les coteaux, on trouve quatre zones successives :
- sols peu évolués sur schistes de pentes fortes laissant pénétrer les racines qui trouvent potassium, magnésium et peu de phosphore, satisfaisant le Chenin, le Cabernet franc et le Cabernet-sauvignon.
- sols sur schistes du silurien peu altérés, plus épais, avec un horizon intermédiaire limoneux argileux, convenant moins bien au Chenin et aux vins liquoreux, mais excellent pour les vins rouges qui peuvent atteindre de très hautes qualités.
- sols sur altérites du silurien que l'on trouve dès que l'on s'approche du plateau où les schistes sont altérés sur environ un mètre d'épaisseur avec recouvrement sableux ou limoneux. La vigne y pousse très bien, pour favoriser les grands vins liquoreux ou les rouges de l'Anjou.
- sols sur sables et graviers d'Anjou, formation d'âge pliocène, avec beaucoup de gravies de quartz roulés ocrés. La vigne y trouve peu, mais suffisamment d'eau.
3/. Un socle cristallin constitué de roches volcaniques ou volcano-sédimentaires appelées spilites vertes, dans plusieurs endroits, comme par exemple dans la vallée du Layon.
4/. Un plateau sédimentaire dans lequel prédomine la craie tuffeau en Saumurois encore appelé l'Anjou blanc. Ses sols sont constitués de calcaire affleurant dans la zone sud de la côte ou de sol blanc argilo-sableux vers l'ouest, mais toujours sur sous-sol de tuffeau.
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