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Vins d'Allemagne
Situé au sud de Bonn, avec une classification à la fois simple et complexe, le vignoble allemand se répartit en 11 régions viticoles ou Anbaugeviet, puis en 35 Bereiche, 152 Grosslagen et 2 600 Einzellagen. Pour plus de compréhension, il faut retenir surtout deux grands ensembles, l’un à l’est et l’autre à l’ouest du Rhin, et surtout cinq grandes entités à la fois très différentes et complémentaires, la façon de vendanger et d’élever les crus primant sur la notion même d’appellation. Les vignobles situés à l’ouest du Rhin : - La grande Vallée du Rhin (de Bonn à Wissembourg), du Mittelrhein, dont les vignobles “encadrent” le Rhin, de Bonn à Lorch, auxquels il faut ajouter ceux de l’Ahr, au nord, en passant par le Rheingau, la patrie du Riesling où les vins sont splendides, la région de Nahe, celle de Hesse Rhénane et le Palatinat. Les vignobles situés à l’est du Rhin : - Au centre, le Wurtemberg, qui entoure Stuttgart, à laquelle s’adjoint, la région de Hessische Bergstrasse, au nord-est de Mannheim. - Au sud, le pays de Bade, qui forme une longue bande large de 10 kilomètres par endroits, au sud de Karlsruhe et jusqu’à Basel, à la fontière suisse. La hiérarchie des vins allemands Ici comme ailleurs, les meilleurs vins proviennent des vignobles siués à flanc de coteau, bénéficiant d’un climat propice et dont l’ensoleillement est déterminant pour la qualité et le degré de maturation des raisins. Les sols sont très variés, de l’ardoise au calcaire, de l’argile au sable. Pourtant, ce qui différencie le vignoble allemand de tous les autres vignobles du monde, est une véritable hiérarchie qualitative, axée uniquement sur la maturation des raisins au moment de la vendange (leur teneur naturelle en sucre, bien que celle-ci puisse être largement augmentée par ce qu’il est convenu d’appeler la chaptalisation, sauf pour les QmP), qui permet de différencier (et d’élaborer) des vins correspondant à une demande précise ou à des conditions climatiques particulières. Tous les vins allemands sont donc “classés” suivant le taux de sucre du moût, exprimé en degrés Oechslé, qui mesure le nombre de grammes dont un litre de jus de raisin dépasse le poids d’un litre d’eau. Plus le poids du moût est élevé, plus le raisin est mûr et sa teneur en alcool importante (pour exemple, s’il fait 1090 grammes, le degré sera de 90 et le vin un Auslese, voir plus loin). Avant d’entrer dans le détail, retenez qu’il faut situer la production allemande en trois catégories : Tafelwein, QbA et QmP. Tafelwein Qualitätswein bestimmter Anbaugebiete (QbA) Qualitätswein mit Prädikat (QmP) En lisant attentivement une étiquette, on peut y trouver toutes les informations concernant les QmP : son origine avec le nom du Gemeinde, le vignoble (Einzellage), et bien évidemment les cépages; les QmP se différencient ensuite, toujours selon l’immuable règle de maturité allemande, selon les catégories suivantes : Kabinett (73° Oechslé minimum), dont le nom faisait autrefois référence à des vins conservés par le producteur pour leurs qualité. C’est dans cette catégorie que l’on goûte d’excellents vins semi-secs, demi-doux, tout dépend des termes employés, en tout cas très agréables, dont certains demandent trois à cinq ans de patience pour pouvoir profiter de leur qualité réelle, que vous apprécierez facilement, tant certaines bouteilles sont réussies. Spätlese (85° Oechslé minimum) correspond à un vin issu de raisin de vendanges tardives, généralement légèrement moelleux, très marqué par la fraîcheur de son cépage, dont l’évolution qualitative s’échelonne facilement entre cinq et dix ans. Auslese (90° Oechslé minimum), une sélection spéciale avec laquelle on entre à mon avis réellement dans la catégorie des grands vins du pays, où la structure s’associe à la saveur, la richesse à l’alccol, les arômes à la persistance. Les vins sont issus de raisins restés sur pied après les vendanges des vins de Spätlese, et vendangés plus tardivement. Les Auslese que j’ai retenus dans ce Guide sont exceptionnels, très caractéristiques, sans équivalence réelle. A noter que l’on trouve aussi des Auslese trocken. Beerenauslese (110° Oechslé minimum) : correspond à des vins issus de raisins surmûris, pratiquement toujours atteints par la pourriture noble, et pouvant atteindre quelque 16 degrés. Bien évidemment, tous les millésimes ne font pas des Beerenauslese puisqu’il faut des conditions climatiques exceptionnelles. Avec un tel vin, dont le titre alcoométrique est compris entre 15,3 et 18,1°, vous entrez dans la catégorie des vins les plus magiques de la planète, très corsés, véritables gouffres d’arômes, rares et savoureux, d’une grande évolution (au moins quinze ans, et parfois beaucoup plus). Trockenbeerenauslese (150° Oechslé minimum) : avec lui, on atteint incontestablement les sommets. Des rendements dérisoires de raisins extrêmement botrytisés, ramassés grain par grain, des robes extravagantes tirant vers l’or brun, des senteurs inhabituelles, une saveur liquoreuse en bouche, une élégance hors du commun, une complexité aromatique qui atteint son paroxysme… quand on a la chance d’exciter ses papilles sur un TBA, on sait que l’on est en train de partager l’un des plus grands vins du monde, et peut-être même le plus grand. Je garde des souvenirs émus des millésimes 21 (mais si !), 59 et 71 (réellement extraordinaire), que j’ai eu la chance de savourer, presque de “manger”, comme des 76 (splendide, encore très jeune) et 81. Eiswein (110° Oechslé minimum) : vin glacé, obtenu par un pressurage des raisins gelés par le givre ou la neige sur leur propre pied de vigne, l’eau contenue dans les grains étant alors éliminée, ce qui donne tout naturellement un moût d’une très grande concentration. Les vendanges se font durant l’hiver, généralement entre Novembre et Février. L’Eiswein est un vin à part, très différent d’un TBA, puisque sa vinification lui permet de concerver une acidité importante. Le vin est tout à la fois “sec” et moelleux, d’une très grande garde, non comparable à tout autre type de blancs. LES VIGNOBLES A L’OUEST DU RHIN Moselle-Saar-Ruwer L’homogénéité et le style des vins blancs de cette importante région vinicole est incontestable. Comme il sait aussi l’être, dans une moindre mesure, dans la région du Rheingau (voir plus loin), le Riesling est roi ici, à Trier ou à Piesport, à Beilstein, à Bernkastel-Kues, s’exprimant parfaitement dans ces terroirs calcaires, et donnant des vins splendides de fraîcheur aromatique, très élégants, à la fois complexes et subtils, certainement sans égal dans le monde dans certains millésimes et sous toutes les formes du Kabinett à l’Auslese ou au Trockenbeerenauslese. Cinq Bereiche se partagent la région, celui de Moseltor à la frontière française, et celui de la Moselle Supérieure (Obermosel), à la limite de la frontière luxembourgeoise, les deux sans grande prétention (on y produit surtout des vins pour le Sekt), le Bereich de la Basse Moselle (Zell), plus intéressant avec des vins de Riesling classiques, frais et fruités, bien faits, puis celui commun à la Sarre et la Ruwer, le Bereich Sarre-Ruwer où les vins sont tout à fait différents, et surtout celui de la Moyenne Moselle (Bereich Bernkastel) où l’on atteint les sommets. Qualité oblige, il n’est question que des Bereiche Sarre-Ruwer et Bernkastel. Sarre-Ruwer Le Grosslage Scharberg, dans la Sarre, est le meilleur, avec ses vins très typés, nerveux, persistants et parfumés en bouche, notamment les vins de Kabinett, réellement excellents, à la fois très secs et savoureux en bouche, des vins de caractère. Les villes et villages les plus exceptionnels, qui valent un détour sont Saarburg (Sarrebourg), à partir d’où l’on peut parler de grands vins, puis, remontant vers le nord, Ayl, Ockfen, Kanzem et Wiltingen, le plus important, où certains producteurs élèvent des vins remarquables de finesse. L’autre Grosslage Römerlay couvre surtout les vignobles de la Ruwer et de Trèves. On y produit de jolis blancs bien secs, bien équilibrés en acidité, secs et moelleux, tout en charme, très bien faits comme ceux des vignobles de Kasel (goûtez celui qui provient du minuscule territoire de Nies’chen), où le Riesling se plaît parfaitement, de Eitelsbach et de Mertesdorf. Bernkastel Plus au sud, des deux cotés de la Moselle, le Grosslage Münzlay mérite une visite, tant on y fait des vins méconnus et souvent remarquables quand ils proviennent des sites de Graaz (le plus impressionnant) et Zeltingen (avec les très beaux crus Sonnenuhr et Schlossberg, comme le Grosslage Berenlay (surtout pour ses vins de Lieser), tous ces vignobles donnant des vins très équilibrés, racés et corsés. Badstube est de l’autre côté de la Moselle. C’est le pays de l’un des plus grands crus allemands (et le plus réputé), le Bernkasteller Doktor, qui domine le village, entouré d’autres crus tout aussi prestigieux à mon sens comme Graben ou Schlossberg. Des vins très caractéristiques, marqués par leur terroir, au nez complexe où dominent les fleurs, les fruits mûrs et le miel, puissants et très fins à la fois, souvent de grande évolution. Tout près, les meilleurs vins du Grosslage Kurfüstlay, racés et vigoureux, proviennent de Brauneberg où les vins sont légèrement plus doux (superbe cru Juffer, qui mérite sa réputation), comme ceux de Mülheim, sur l’autre rive (l’Eiswein de Richter vient de là), avec Michelsberg, qui est également un excellent Grosslage où j’ai dégusté à plusieurs reprises plusieurs vins de Riesling remarquables provenant tout particulièrement des vignobles de coteaux ensoleillés des communes de Piesport (les plus séducteurs, tout en rondeur) et Dhron (le Dhroner Hofberger). Enfin, le Grosslage Saint-Michaël où les meilleurs communes sont celles de Mehring, Leiwein et Klüsserath. Les vins de l’Ahr L’Ahr est la région la plus au nord des vignobles allemands, au-dessus du Mittelrhein, dont les vignes se situent de chaque côté de l’Ahr, un affluent du Rhin. Les vignobles sont plantés de Spätburgunder, de Portugieser pour les rouges, de Riesling et Müller-Thurgau pour les blancs. Aux côtés de quelques vins de Riesling, tendres et fruités, la caractéristique de ce pays est l’importance accordée aux vins rouges, que vous pouvez classer parmi les bons rouges de toute l’Allemagne, dans leur propre style, c’est-à-dire des vins frais et pâles, assez légers, provenant de raisins souvent insuffisamment mûrs, qui se boivent facilement dans la plupart des jolis villages du coin. On ne leur en demande pas plus, et tout le monde s’accorde sur cela. Le seul Bereich est Walporzheim-Ahrtal, avec le Grosslage Klosterberg, qui couvre toutes les communes. Le Mittelrhein Une région très touristique où la magie des légendes et les châteaux les plus baroques côtoient les falaises abruptes et les vignobles les plus escarpés, plantés fièrement dans ce cadre enchanteur. Les vignes s’étirent le long du Rhin, de Bonn à Lorch. Sans vouloir abuser des jeux de mots, la région porte surtout bien son nom pour les vins, blancs principalement (Riesling), corrects sans plus, et rares sont ceux qui dépassent la moyenne comme à Niederheimbach (Grosslage Schloss Reichenstein), à Hammertein, près de Bacharach, dans le Bereich Rheinburgengau, près de Boppard ou à Werlau. Dans ce cas, les vins sont très agréables, avec ce goût caractéristique de “pierre à fusil” (c’est le sol), très fruités, bien marqués par leur cépage Le Rheingau C’est ici que vous goûterez le plus grand nombre des meilleurs vins allemands, dont quelques-uns font partie des plus grands vins du monde, notamment les Auslese, Beerenauslese, Trockenbeerenauslese, voire certains Kabinett extravagants. A plus de 80%, le Riesling est le cépage principal du Rheingau, mais l’on produit également des rouges (à Assmanshausen) qui ne m’ont pas vraiment enthousiasmé, douceâtres et pâles, sans réel intérêt. Le Rheingau est un cas à part du vignoble allemand où la multitude de crus alliée à une impressionnante diversité de sols (quartz, schistes, lœss, marnes, calcaires, ardoises, limons…) s’ajoutent au fait que la région est surtout celle de producteurs indépendants, à l’inverse des autres vignobles allemands où le négoce et surtout la coopération sont omniprésents. Le Rheingau a aussi le mérite d’être une région où le vignoble est la seule culture, très homogène. C’est aussi le seul endroit où le Rhin change de direction, passant de l’ouest vers l’est, au lieu de son habituel tracé nord-sud. Cela influence tout particulièrement le Rheingau, et spécialement les beaux vignobles du versant sud protégés au nord des influences froides par les monts du Taunus, qui reçoivent alors une forte réverbération du rayons du soleil incidents et réfléchis sur le fleuve. Historiquement, le Rheingau a toujours été une référence. En 1435, le Riesling est cité pour la première fois par écrit dans la région de Hochheim. Déjà, le grand intérêt de la cour des archevêques de Mayenne ces vins, sur le plan fiscal mais aussi pour le plaisir, a forcé l’achèvement de la culture viticole au Moyen Age. Les monastères y ont joué un rôle considérable, comme l’Abbaye des bénédictins de Johannisberg (fondé en 1100) et le monastère cistercien d’Eberbach (établi en 1136). La plupart des classifications vinicoles allemandes ont également leur origine ici. Pour exemples, les vins classés Spätlese ou Auslese sont nés dans la région grâce à la volonté déterminée du vigneron indépendant d’obtenir la qualité optimale pour chaque millésime, adaptant ainsi le style de vins aux caprices de la nature. Objectivement, on peut penser que le Riesling (Rheinriesling, svp), qui trouve sa quintessence ici, est aussi né dans le Rheingau. Le hasard n’a rien à voir avec le fait que ce cépage s’accorde à merveille avec ces sols si variés, s’adaptant extraordinairement bien à chacun, et donnant chaque fois un vin où s’harmonise le sucre, l’acidité et l’extrait sec, très typé, nuancé, racé, qui montre sa différence dans le temps, au cours de son évolution. Il est indéniable que la période végétative très longue due à la situation septentrionale de la région et les températures relativement élevées en fin de saison, favorisent la maturité tardive de ce cépage exceptionnel. Un seul Bereich, le Johannisberg, qui n’est pas un gage qualitatif et qu’il ne faut pas confondre avec les crus provenant du village du même nom, 14 Grosslagen et 16 Einzellagen couvrent le secteur du Rheingau. Les meilleurs vignobles, plus marqués par leurs origine communale que par les Grosslagen, partent de Hochheim, sur le Main, passent par Walluf, Rauenthal, Eltville, Erbach, Hattenheim, Hallgarten, Œstrich, Mittelheim, Winkel, Johannisberg, Geisenheim et Rüdesheim pour rejoindre la commune de Lorch. Une fois n’est pas coutume, c’est donc par les villages qu’une hiérarchie qualitative peut être mise en place. Ils méritent que vous y fassiez un détour, en profitant de leur ambiance chaleureuse et typiquement vinicole. L’atmosphère et la convivialité aidant, prévoyez des haltes, vous serez tentés de “lever le coude” facilement… Les meilleurs vignobles se situent près de Hochheim, et donnent des vins très fermes, corsés, moelleux, puissants au nez comme en bouche, d’excellente évolution. A Rauenthal, qui fait partie du Grossslage Steinmächer, vous découvrirez des vins plus tendres, mais possédant suffisamment de richesse dans les bons millésimes pour réserver des surprises au bout de quelques années. Eltville, sur les rives du fleuve, bénéficie du même Grosslage, et les vins de Riesling tiennent largement la comparaison. Tout proche, le Grosslage Deutersberg comprend les vignobles de Hattenheim (la commune est belle, et le cru Steinberger Riesling hors du commun, de grande garde) et ceux de la ville d’Erbach, plantés sur des sols principalement marneux, qui donnent des blancs secs et moelleux à la fois, corsés, épicés, tout en bouche. La commune d’Hallgarten produit des vins durs et fermes, très corsés, de lente évolution, provenant de vignobles perchés sur les coteaux les plus pentus regroupés sous le Grosslage Mehrhölzchen. En continuant, on arrive à Oestrich qui possède des hectares dans les Grosslagen Gottesthal et Mehrhözchen de nouveau, où le Riesling semble se plaire parfaitement. Après Oestrich, on est à Mittelheim qui regroupe deux très bons Grosslagen, Erntebringer et Honigberg, le premier produisant des vins plus fougueux, très riches, le second des vins où le fruit domine, que je préfère savourer dans leur jeunesse. La commune de Winkel suit et comprend deux des plus grands crus du Rhin : Schloss Vollrads bien sûr, dont la réputation est internationale, et Schloss Johannisberg (et le Hasensprung), qui atteint également les plus hautes sphères. Des vins superbes, très élégants, très aromatiques, racés et fins, tout en complexité. Poursuivant votre périple comme je l’ai fait, vous passerez par Geisenheim en excitant vos papilles sur les crus provenant du Rothenberg, pour parvenir à Rüdesheim où les vins du Berg sont toujours remarquables, intenses au nez comme en bouche, gras et savoureux, d’excellente garde. Quelques-uns des plus grands vins du Rheingau proviennent de là. La Nahe Selon leur cépage et leur territoire, les vins sont très différents les uns des autres dans cette région, qui doit son nom à cet affluent du Rhin, et touche trois régions vinicoles, le Mittelrhein et le Rheingau au nord, et la Hesse Rhénane à l’est. Les meilleurs vignobles sont ceux des coteaux qui longent la Nahe. Encore une fois, c’est le Riesling qui donne les plus grands crus, des vins charnus et intenses, bien typés, aux senteurs complexes, mais où le fruit domine, de lente évolution comme ceux du Rheingau. Deux Bereich : Schlossböckelheim et Kreuznach, et des producteurs de talent comme ceux des Weingut Paul Anhauser, Balbach Erben, Trimborn Richard ou Nahe Winzer (voir index). Kreuznach J’ai une préférence pour les vins du Grosslage Schlosskapelle provenant surtout des communes de Dorsheim (beau cru Schlossberg) et de Münster Sarmsheim, issus principalement du Riesling, savourés avec plaisir dans les millésimes 89 à 85, très réussis. A ses côtés, le Grosslage Sonnenborn (avec son Einzellage Rothenberg, commune de Langenlonsheim), et surtout celui de Kronenberg qui englobe lers vignobles de Kreuznach (joli Einzellage Brückes) et de Wintzenheim. Schlossböckelheim La Hesse Rhénane C’est le centre géographique de la Rhénanie viticole, relativement plat, dont le nord est situé dans la continuation de la zone du Rheingau, au-dessous de Mainz. La Hesse Rhénane forme un gros rectangle large d’une trentaine de kilomètres, de Bad Kreuznach à Nierstein, sur une longueur d’une bonne cinquantaine de kilomètres, de Mainz à Worms. A l’exception de rares communes concentrées sur les berges vallonnées du Rhin, le fameux Rheinfront, dans un petit périmètre à l’est de la région, entre Bodenheim, Nackenheim, Rehbach, Nierstein et Oppenheim, y compris Schwasburg vers l’intérieur, ce secteur ne mérite pas que des louanges. La majeure partie de la Hesse Rhénane en effet est aux mains des négociants et coopératives, surtout spécialisés dans l’élaboration de vins faciles à boire, sans défaut, mais sans valeur intrinsèque non plus. Le tout donne des vins “modernes” ou plutôt commerciaux, blancs comme rouges, en passant par le Liebfraumilch, manquant souvent de charpente et d’acidité. Sur les trois Bereich : Nierstein, Bingen (où seul le Grosslage Sankt-Rochuskapelle fait de bons vins de Riesling) et Wonnegau, seul Nierstein est donc digne d’intérêt pour les vrais amateurs, où les producteurs savent défendre leur image de marque comme il se doit. Le Bereich Nierstein s’étend de Nackenheim à Dienheim, englobant les deux importantes communes viticoles que sont Nierstein et Oppenheim. Du nord au sud, on peut retenir cinq Grosslagen, qui sont des valeurs sûres, où prédomine le Riesling. Le premier des Grosslagen où l’on trouve de très beaux vins est celui de Rehbach, avec son aire de vignes en terrasses qui dominent le Rhin. Le Riesling pousse bien et donne ces vins gras, à la fois nerveux et suaves, très parfumés, de bouche intense et persistante. Rehbach englobe une bonne partie des vignobles de Nierstein, jusqu’à ceux de Nackenheim, au nord, comprenant des Einzellagen de haut niveau comme Brudersberg ou Pettenthal, en burdure du fleuve. Totalement méconnu, le Grosslage Spigelberg est celui d’une bonne partie des meilleurs vignobles escarpés de Nierstein, et de ceux de Nackenheim, dont le cru Rothenberg est un bon exemple. Des Einzellagen comme Engelsberg, Bruckchen, Hölle, et dans une moindre mesure Klostergarten, font aussi d’excellents vins, la plupart de Riesling. Plus au sud, le grosslage Auflangen, mitoyen, englobe également une partie des vignobles de la commune de Nierstein, ceux de Schwabsburg (remarquable Schloss), et comprend des Einzellagen de premier plan (Kranzberg, Glöck ou Zehmorgen). Les vins sont musqués, riches, tout en nuances aromatiques, d’évolution tardive. Les vignobles de la commune Oppenheim sont eux dans le Grosslage Güldenmorgen, dont j’ai d’ailleurs eu du mal à me procurer les vins, même sur place, tant ils semblent recherchés pour leur prestance. Ce sont des vins très équilibrés, charpentés, fermes et puissants, tous possédant ce moelleux très caractéristique de cette aire de production, qui les distinguent aisément. Juste en-dessous se trouve le Grosslage Vogelgärtchen et la commune de Guntersblum où j’ai pris le temps de déboucher de bonnes bouteilles. Enfin, l’autre Grosslage qui regroupe une partie des vignes d’Oppenheim est Krötenbrunnen, englobant aussi les vignobles de plaine de Guntersblum, et jusqu’à la commune d’Alsheim. Ici, il faut goûter les bons vins de Riesling et de Sylvaner (c’est rare), plus légers, fins et fruités, très frais. Le Palatinat La région de Rhénanie-Palatinat s’étend du nord au sud, de Monsheim à Wissembourg, sur une largeur d’une vingtaine de kilomètres, dans la continuité de la région de Hesse Rhénane, et doit l’origine de son nom français aux comtes palatins du Saint-Empire. Le climat est chaud, le pays fertile, les vignobles prolifiques et très étendus. La plupart des vins proviennent des puissantes coopératives, qui s’évertuent depuis ces dernières années à élaborer des vins, certes bien faits, mais beaucoup plus marqués par leurs “nouveaux” cépages (Morio-Muskat, Kerner…) ou leur vinification que par leur terroir, à l’inverse de la mentalité décrite dans le Rheingau. Un Bereich est synonyme de bons vins, celui de Mittelhaardt-Deutsche Weinstrasse, le Bereich Süliche Weinstrasse étant sans intérêt. Trois Grosslagen sont à mon avis des viviers d’excellents vins : le Grosslage Feuerberg, le Grosslage Mariengarten, avec les communes de Forst (pour le très beau Einzellage Jesuitengarten) et de Wachenheim, où le Riesling sait donner des vins typés, à la fois fins et corsés, chaleureux et parfumés, qui possèdent ici des caractéristiques que l’on ne retrouve pas ailleurs; enfin, le Grosslage Hofstück (Deidesheim) surtout pour ses vignobles de Ruppertsberg, où le sol a toute son importance (Einzellage Reiterpfad). LES VIGNOBLES A L’EST DU RHIN Hessische Bergstrasse C’est la première région vinicole que l’on rencontre en traversant le Rhin, à partir de Darmstadt. Les vignes sont plantées sur des collines abruptes, le meilleur secteur est incontestablement celui de Bensheim, un joli village au climat très doux. La région est divisée en deux Bereich : Umstadt, où l’on produit principalement du Müller-Thurgau et du Rülander dans les six Einzellagen. Starkenburg, un coteau où la plupart des vignobles sont plantés de Riesling englobe 7 Villages, 3 Grosslagen et une vingtaine d’Einzellagen. En partant du nord, les Grosslagen sont Rott, qui comprend notamment Schönberg, Auerbach et surtout une partie de Bensheim, Schlossberg, qui couvre trois villages dont Heppenheim, et Wolfsmagen pour la partie sud de Bensheim. La Franconie La Franconie est la “frontière” géographique et psychologique de la zone vin et bière en Allemagne, à la limite de la Bavière justement. Situés juste au-dessus de ceux du Wurtemberg, les quelque 5 000 hectares de vignobles suivent généralement le cours du Main, et la région toute entière se visite avec plaisir, tant les forêts sont belles. Les meilleurs vins de Franconie proviennent toujours du Sylvaner, suivis du Scheurebe et du Müller-Thurgau. Trois Bereich, et, à part, le secteur de Würzburg (une belle ville à visiter), où les vignobles s’étendent de part et d’autre du fleuve, sur un sol majoritairement calcaire. Le Bereich Mainviereck, vers Francfort, dans la forêt de Spessart, aux sols argileux. Pour goûter quelques rouges agréables, les vins des deux Grosslagen Reuschberg (Hörsteim) et Heiligenthal (Grossostheim), et ceux d’une quinzaine d’Einzellagen, souvent regroupés entre eux. Mandreieck, avec neuf Grosslagen, dont il faut surtout retenir celui de Hammelburg au nord, pour les vignobles de Sylvaner de la Saale, Ewig Leben (Randersacker), Kirchberg, où l’on déguste d’excellents blancs de Riesling, et Ravesnburg (Thüngersheim). Steigerwald. Le climat est plus rigoureux dans ce secteur de l’est du Main, et les vins généralement plus corsés. Les meilleurs Grosslagen sont Burgweg, avec les vignobles en pente de Iphofen, et Herrenberg, surtout pour ses vignobles du nord. En descendant vers la région du Wurtemberg, vous traverserez le Bereich Badisches Frankenland, où sont produits des vins blancs de Rülander, Müller-Thurgau, Riesling et de Sylvaner, dont certains peuvent réserver d’agréables surprises, comme ceux du Grosslage Stiftsberg. Le Wurtemberg Une nouvelle fois, c’est autour d’un fleuve (ici, le Neckar) et de ses affluents que sont concentrés les vignobles de la région du Wurtemberg. Visiter ce pays charmant, très vinicole, est une bonne occasion de découvrir aussi les vins issus principalement des cépages Trollinger et Pinot noir (Schwarzriesling), les deux sans réelle équivalence ailleurs, qui produisent des vins rouges et rosés. Il faut les boire dans les Weinstubs, nombreux ici, dans les villages comme à Stuttgart ou à Heilbronn. Le Wurtemberg regroupe trois principaux Bereich, du nord au sud (Kocher-Jagst-Tauber, Württembergisch Unterland et Remstal-Stuttgart), comprenant seize Grosslagen, et la très grande majorité des vins proviennent une nouvelle fois des coopératives comme Werbegemeinschaft Würtembergischer Weingärtner, de Remstalkellerei à Weinstadft, Badische Weinwerbug, ou de Steinbach. Kocher-Jagst-Tauber Würtembergisch Unterland Remstal-Stuttgart Entre le Wurtemberg et le pays de Bade, on trouve le Bereich Badische Bergstrasse Kraichgau, qui regroupe un large secteur de Heidfelberg à Karlsruhe, à la suite de la région de Badische Bergstrasse (voir plus haut). Trois Grosslagen, surtout producteurs de blancs de Müller-Thurgau (Mannaberg, Stiftsbergt et Hohenberg). Le pays de Bade Situé juste en face de l’Alsace, dans les contreforts de la Forêt Noire, le pays de Bade est une région où les rendements comptent parmi les plus importants d’Allemagne, ce qui n’est pas peu dire. On y trouve des vins blancs et rouges, issus des Müller-Thurgau, Spätburgunder ou Ruländer, surtout produits par les coopératives. En réalité, je n’ai jamais dégusté de grands vins du pays de Bade, ou tout du moins si l’on s’en tient à une régularité qualitative. Bien entendu, certains vins rares de Riesling ou de Gewurztraminer sont très réussis, quand d’autres provenant du Müller-Thurgau sont beaucoup plus simples et faciles à boire, “sans vice ni vertu”. Il semble surtout que l’on tente de produire ici des vins relativement standardisés, et vous savez déjà ce que je pense de cet état d’esprit. Du nord au sud, quatre Bereich à retenir. Ortenau Breisgau Kaiserstuhl-Tuniberg Mark-Gräflerland Enfin, au sud-est, à la frontière suisse, faites surtout du tourisme et des croisières sur le très beau lac de Constance (Konstanz), une petite région vinicole qui englobe notamment un Bereich, le Bodensee, où l’on débouche des vins simples et plaisants, blancs, rouges et rosés (le Weissherbst), provenant généralement des cépages Müller-Thurgau et Spätburgunder, qui se plaisent tout particulièrement (on le comprend) sous ce micro-climat doux et rare dans le pays. |
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