CLASSEMENT MEDOC
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Médoc : Classement et terroir
Contrairement à l’Alsace ou la Bourgogne, où les territoires des crus sont géographiques, on n’est pas dans le même schéma pour Bordeaux, où la classification de 1855 du Médoc (à laquelle se joignent Pessac-Léognan et Sauternes) a été faite par le négoce de l’époque en fonction des sols (certes), mais aussi de la valeur marchande de tel ou tel cru. C’est la raison pour laquelle les vignerons libournais n’avaient pas eu droit aux mêmes faveurs, étant considérés comme des “paysans”. Par exemple, un cru “classé” peut acheter un autre cru et tout faire passer sous le même nom... Autrement dit, un château classé Troisième (par exemple) peut doubler sa superficie sans que sa place de classement soit remise en cause. C’est le château qui reste classé et non le terroir ! En tout cas, beaucoup ont disparu des tables françaises, faute d’avoir snobés les amateurs, les restaurateurs ou cavistes, s’exhibant à des prix complètement dépassés ou exagérés en Chine ou aux Etats-Unis, ceci expliquant le “bashing” de ces Bordeaux.Il faut avouer que le lissage des vins est important, et il est de plus en plus difficile de distinguer un Margaux d’un Haut-Médoc...
Comprenons-nous bien : il y a des vins formidables dans le Médoc, rares et racés, et d’autres qui ne valent ni leur prix ni leur renommée ancienne. Et, bien sûr, les sols ont une grande influence, graves garonnaises à Saint-Julien, quartz et cailloux roulés à Saint-Estèphe, croupes de graves maigres à Pauillac, graviers et cailloux à Margaux, formation caillouteuse en Médoc. Pour être clair, on se fait plaisir avec des vins formidables en Médoc avec des vins que l’on savoure entre 30 et 50 €, quand on tombe dans les mêmes appellations sur des bouteilles à 80 ou 200 €... Et puis, à force de voir les châteaux changer de mains, l’argent affluer, des sommes invraisemblables (200 millions là, 300 millions, ici...), cela devient indécent : des chais en marbre, des investissements mirobolants..., forcément, beaucoup perdent leur âme, et un investisseur, un groupe ou un banquier, secondés par un directeur, ne remplaceront jamais le propriétaire. 
Les meilleurs millésimes à boire actuellement : 2019, 2017, 2014, 2012 (mais il a du potentiel), 2011, 2008, 2007, 2006, 2004, 2002 et 2001. Ceux qu’il faut encore attendre : 2020, 2019, 2018, 2016, 2015, 2010, 2009 (formidable). Les plus décevants, car trop “chauds”, atypiques : 2005 et 2003.
(M) : Margaux. (P) : Pauillac. (SE) : Saint-Estèphe. (SJ) : Saint-Julien. (M) : Moulis. (L) : Listrac. (HM) : Haut-Médoc.
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