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La qualité réelle des derniers millésimes
Les meilleurs millésimes à boire aujourd’hui, région par région Si la Vintage Code vous permet de savoir immédiatement les meilleurs millésimes à déboucher cette année, il est bon d’entrer dans le détail et d’aborder également la qualité de millésimes plus anciens, encore remarquables. N’oubliez pas : un “grand” vin se bonifie en vieillissant et c’est ce qui le différencie d’un simple bon vin, et peu importe le prix !
ALSACE Les derniers millésimes sont savoureux, les 2022, 2021, 2020, 2019, 2018, 2014, 2012 et 2011, les grands 2016, 2015, 2010 et 2009, 2006, le millésime 2008 est nettement plus réussi que le 2007, particulièrement difficile (il y a de rares exceptions), les 2005, 2004, 2002 et 2001, suivent, le 2003 a été plus délicat à vinifier. On retrouve l’extraordinaire convivialité des hommes de la région dans ces vins qu’ils élèvent, sans concurrence, avec cette typicité exceptionnelle.
BEAUJOLAIS Pour les millésimes, les vins sont très bons, du 2022 au 2009, le 2013 est assez réussi, les 2020, 2019, 2018, 2016, 2010 et 2009, remarquables, chacun dans son style, le 2015 très typé, le 2014, dense et très aromatique, le 2013 un ton en dessous... Les vignerons font des vins à leur image, chaleureux, et ont su redonner toute la noblesse à leurs crus.
BORDEAUX Les meilleurs millésimes à boire actuellement : 2019, 2017, 2014, 2012 (mais il a du potentiel), 2011, 2008, 2007, 2006, 2004, 2002 et 2001. Ceux qu’il faut encore attendre : 2020, 2019, 2018, 2016, 2015, 2010, 2009 (formidable). Les plus décevants, car trop “chauds”, atypiques : 2005 et 2003. Il y a bien sûr une différence entre les vins de la rive droite (ceux du Libournais) et ceux de la rive gauche (Médoc et Graves). On retrouve des “paires” de millésimes où la qualité est inversée : le 2005 est bien meilleur que le 2006 à Saint-Emilion et c’est le 2006 qui prime en Médoc. Il y en a d’autres, notamment 2016 pour le Médoc, 2015 pour le Libournais ou 2003-2002... - Dans le Médoc, misez sur les 2019, 2017, 2016, 2014, 2012, 2011, 2010, 2009, 2007, 2006, 2004 et 2002 (supérieur au 2003), voire 2001, très classiques, et faites-vous toujours plaisir avec les 1999, 1996 ou 1990. En parallèle, les prix très exagérés de certains vins renommés sont difficilement cautionnables, surtout pour les 2021, 2013 et 2005. - Pomerol. Structure, charme, intensité, distinction, les plus grands vins de Pomerol sont particulièrement sensibles et marqués par leurs sols, très diversifiés. Ici, nul besoin de s’escrimer à vouloir abuser de la barrique neuve ou d’une surconcentration pour faire un grand vin, c’est le terroir qui prime, et signe la distinction. Les 2020, 2019, 2018, 2017, 2015, 2014, 2011, 2010, 2009, 2007, 2006, 2004, 2003 et 2002 sont très savoureux (le 2002, peut-être même supérieur), le 2001 remarquable, plus fin, le 2000 parvient à maturité. Le 2013 se maintient, certes beaucoup moins intéressant que le 2012. Plus anciens, les grands font la différence, comme le 1995, voire le 1990. - À Saint-Émilion, les 2014 et 2011 sont très classiques et charmeurs, comme le 2007. Le 2013 n’a pas beaucoup d’intérêt. Beaux millésimes 2020, 2019, 2018, 2016, 2015, 2010 et 2009, le 2008 un ton en-dessous, 2006, 2004 et 2001, éclipsés à tort par le 2005 ou le 2003. Débouchez les millésimes 2019 à 1990 en ce moment, et notamment le grandissime 2015. Certaines bouteilles de 1994 et 1993, sont surprenantes d’évolution. Un certain nombre de crus pratiquent des prix qui ne sont pas justifiés. Le “Classement officiel” fait sourire et faut plus que jamais tirer un coup de chapeau aux propriétaires de talent qui élèvent les véritables grands vins de Saint-Émilion, satellites compris, du plus grand des grands crus au plus modeste. - Dans les Graves, 2020, 2019, 2018, 2017, 2016, 2015, 2010, 2009, 2008, 2006 sont excellents, en blancs comme en rouges. Issus des territoires de Pessac, Martillac, Léognan, mais aussi ceux de Podensac ou Portets, dans l’appellation Pessac-Léognan comme dans celle des Graves, bénéficiant d’un remarquable rapport qualité-prix-plaisir. C’est le berceau des beaux vins blancs de la région bordelaise, aux côtés de rouges puissants et typés, si l’on frappe à la bonne porte. Attention néanmoins à des prix incautionnables de certains vins de Pessac-Léognan. - Dans les Côtes et Bordeaux Supérieur, on peut acheter les millésimes 2022, 2020, 2019, 2018, 2017, 2016, 2015, 2014 avec l’opportunité des excellents 2012, 2011 et 2008. Les meilleurs tiennent la distance avec les millésimes 2009 ou 2006. - Pour Sauternes, privilégions la finesse au côté sirupeux, préférons la fraîcheur à la liqueur. Ici, les millésimes 2019, 2018, 2017, 2016, 2011 et 2007 sont formidables, dans la lignée du 2001. Plusieurs millésimes, en dehors du 2002 (où le plaisir est bien rare), comme les 1999 ou 1998 sont de toute beauté. Le 2006 est très réussi, les 2012, 2005 et 2003 certainement moins intéressants, et le 2004 particulièrement savoureux et classique.
BOURGOGNE Aucun autre vin blanc sec ne peut rivaliser avec ces Crus (Grands Crus ou Premiers) de Puligny-Montrachet, Meursault, ou Chablis qui dévoilent une minéralité envoûtante et tiennent 15, 20, 30 ans sans décevoir. Pour les blancs, de superbes millésimes 2022 à 2018, un époustouflant 2015, comme le 2010, et des millésimes 2014, 2013, 2011 ou 2007 excellent, et de très beaux 2009 et 2008. En rouges, pour lesquels certains n’ont toujours pas encore compris que la couleur ou la concentration n’ont rien à voir avec un réel potentiel de garde, on ne peut qu’exciter ses papilles avec ces crus racés, à Volnay comme à Corton, à Gevrey-Chambertin comme à Chambolle-Musigny. Pour les millésimes, en rouges, une grande séquence qui comprend les millésimes 2022 à 2009, avec des 2017, 2016, 2015 ou 2012 vraiment sensationnels, les 2013 et 2007 sont en ton en-dessous.
CHAMPAGNE En Champagne : Il y a de grandissimes bouteilles millésimées (ou incorporant ces millésimes) 2008, 2007, 2006, 2004 ou 2002, et, pour les plus récents, en 2020, 2019, 2018, 2017, 2014, 2011, 2010 et 2009, dont le potentiel est garanti (le 2003 moins passionnant, trop “rôti”) et certains vieux millésimes (1998 et 1995, notamment) sont remarquables de fraîcheur et prouvent le potentiel d’évolution des meilleures cuvées. On trouve de remarquables vins, millésimés ou non, à des prix très justifiés, dans toute la gamme, comparativement à d’autres appellations, et on comprend le succès mérité de la région. On a la chance d’accéder au summum de la finesse, qui sait aussi s’associer à la complexité. Le terroir, les sols ont toute leur importance en Champagne, apportant une spécificité réelle et différente selon que l’on se trouve à Cramant ou à Épernay, à Aÿ ou à Bouzy, dans l’Aube ou la Marne. À cela s’ajoute la proportion des cépages, et chaque maison, cave ou vigneron, possède alors les facultés de créer véritablement une cuvée légère ou puissante. Et puis, ce qu’il ne faut pas occulter pour comprendre la différence entre une grande cuvée et une autre, ce sont, outre l’art fondamental de l’assemblage que signe la main de l’homme, les incontournables vins de réserve, que l’on ajoute à des vins plus jeunes. Attention aussi aux nombreuses marques qui appartiennent à certains “faiseurs”. Ceux qui ne sont plus que des noms sur une étiquette ne font pas partie de cette hiérarchie, comme d’autres marques de négoce, dont la qualité n’est pas en cause, qui sont dirigées par des responsables de groupes qui vendent du Champagne comme de la lessive… LANGUEDOC En Languedoc : aux côtés des grands 2020, 2019, 2018, 2017, 2016 et 2015, les 2013 sont superbes et l’on va ainsi jusqu’en 2006. Les hommes et les femmes s’attachent à élever des vins typés par ces terroirs de garrigues, maîtrisant les rendements, respectant leur spécificité. Les terroirs ont le potentiel pour que l’on y élève tout naturellement de grands vins racés, sans vouloir copier telle ou telle appellation plus connue avec des cépages inappropriés. PROVENCE ET CORSE ici, l’influence des millésimes est beaucoup moins marquée, et on accède à une très belle série, de 2020 à 2010. C’est le royaume du rosé, et il faut avouer que l’on a assisté à une véritable révolution qualitative dans cette couleur, au détriment des rouges, d’ailleurs. Ceux qui comptent sont ceux des propriétaires qui laissent s’exprimer au mieux les grands cépages de la région (Grenache, Mourvèdre, Cinsault, Rolle, Ugni Blanc), dans ces terroirs complexes, argilo-calcaires, caillouteux, graveleux ou sableux. Quant à la Corse, dans les trois couleurs encore, on élève des vins racés, marqués par des cépages spécifiques comme les Niellucciu, Vermentino, Schiacarellu, Malvasia... A l’heure actuelle, c’est aussi dans l’île de Beauté que l’on a le plaisir de déboucher des vins de vignerons talentueux et passionnés par les trois couleurs. Les grands millésimes de rouges sont 2020, 2019, 2016, 2015… SUD-OUEST En Sud-Ouest : les 2019, 2018, 2016, 2015, 2014, 2012, 2011, 2010, 2009 sont très réussis en Madiran, Cahors et Jurançon, où les vins ont une réelle typicité, un potentiel de garde (beaux 1999, 1995 ou 1990) et où les cépages et les sols ont leur influence et une véritable présence historique. Certains Igp, comme les vins de Gascogne, gagnent également à être mieux respectés. Néanmoins, on peut éviter les cuvées surchargées par le bois, ceci facilitant une hausse de prix incautionnable. Pour exemple, à Cahors, on peut douter du bien-fondé des communications spéciales “Malbec”, qui mettent trop le cépage en avant (comme en Argentine)… LOIRE Pour les rouges, les 2022, 2020, 2019, 2018, 2016, 2015, 2014, 2010 et 2009 sont superbes, gras, denses, parfumés, les 2021, 2013 et 2012 ne sont pas évidents. Les blancs secs 2022 à 2009 sont dans la belle lignée des 2006, et la typicité s’allie à un rapport qualité-prix régulièrement remarquable. Pour les blancs secs, de très grandes bouteilles en Pouilly-Fumé comme à Vouvray, à Sancerre comme à Savennières ou à Saumur, où les vins possèdent un réel potentiel d’évolution. Les liquoreux sont exceptionnels, notamment en Coteaux-du-Layon, Bonnezeaux ou Vouvray, et les rouges associent charpente et fraîcheur, du plus souple (Touraine, Bourgueil, Sancerre) au plus charnu (Chinon, Saumur-Champigny…), des vins qui s’apprécient jeunes mais savent aussi garder la distance (beaux 2000, 1998 ou 1995). Beaux liquoreux en 2019, 2018, 2017, 2016, 2015, 2011, 2010, 2009, 2007, 2004, 2003 et 2001. Les vins de la région possèdent deux atouts considérables : un rapport qualité-prix réellement exceptionnel et une complexité due bien sûr à ces sols différents, les uns plus spécifiques que les autres. Il suffit de goûter un Sancerre Les Belles Dames et un autre Les Romains, un Quincy ou un Pouilly-Fumé Silex pour s’assurer de la typicité des vins. En Anjou-Saumur, peu d’autres vins peuvent copier les meilleurs crus de la région, marqués par ces sols de tuffeau ou de roche calcaire en parfaite osmose avec les cépages Cabernet franc et Chenin, le premier s’épanouissant sûrement le mieux ici. À Quincy comme à Pouilly, à Chinon comme à Montlouis, à Menetou-Salon ou en Saumur-Champigny, la région fourmille de vins qui possèdent une typicité exacerbée. De 2019 à 2009, on est sûr de se faire plaisir, les 2016, 2015, 2011 sont splendides, le 2008 est décevant, le 2007 est remarquable, supérieur au 2006. Les 2017 et 2013 se goûte très bien. Les 2005 et 2003 sont très (trop) mûrs, le 2004, très classique. Il faut prendre le temps de conserver ces vins, car on débouche de grandes bouteilles actuellement dans des millésimes comme 2002, 1998, 1995 ou 1990. De Vienne en Avignon, les rouges, charnus, charpentés, séveux, racés, avec des notes de prune, de réglisse et des parfums de sous-bois, sont des vins denses et chaleureux comme nous les aimons. On déguste des blancs rares et savoureux (Condrieu, Ermitage, Saint-Joseph et Châteauneuf-du-Pape), issus de raisins qui se plaisent à merveille dans ces sols pauvres, exceptionnels pour la vigne qui doit chercher sa nourriture en profondeur. Les meilleurs vins, dans de nombreuses appellations (Cairanne, Vacqueyras, Vinsobres, CDR-Villages...), bénéficiant d’un remarquable rapport qualité-prix-typicité, viennent conforter le terroir et la main de l’homme, qui font la différence.
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